Toxicomanie : Notions en vrac


Centre d’entraide La boussole Inc.

René GAGNON, s.a.m.
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Atelier sur la toxicomanie présenté au pénitencier de Cowansville

Les DROGUES sont là pour rester, donc apprendre à composer avec le phénomène (les plus faibles = abus et dépendance).



Définitions (Notions en vrac)

Toxicomanie : Habitude (manie) de prendre un psychotrope.

Habitude destructrice : Incapacité à gérer ce plaisir.

Histoire de consommation : Changement de substance mais la même manie.

En traitement : Abstinence TOTALE.

Escalade : Mythe et réalité. Recherche «feeling différent» et on suit la mode… Si on aime les dépresseurs du Système nerveux central on n’apprécie pas les stimulants et vice-versa. Les dépresseurs utilisés en association avec des stimulants = «starter» ou «downer» ou pour continuer à consommer plus longtemps la substance préférée.

Effet des substances : Substance+ Individu + Contexte. Révélateur et amplificateur de ce qui est déjà là exception : solvants et PCP.

Choix de substances préférées : Histoire de goût, de mode et de problèmes sociaux (drogue empathogène).

Révèle la personne : Anxiété, infériorité, perturbation. Pour améliorer un déficit. Pour soigner ou justifier des bouffées délirantes.

Cause : Inconnue, indéterminée, toutes les raisons sont bonnes.


Sevrage

PLUS DANGEREUX : Alcool
LE PLUS DUR : Nicotine
LE PLUS SPECTACULAIRE : Héroïne
Symptôme de retrait : inversement proportionnel à l'effet de la substance : sévérité en fonction de la fréquence et des quantitiés absorbées


Cannabis

Point de vue scientifique : forum mondial: substance sécuritaire
Syndrome amotivationnel : mythe et réalité les études sont faites chez des personnes qui ont déjà des troubles de comportement . des individus peuvent très bien fonctionner en consommant quotidiennement . le surdosage peut conduire au « syndrome fusionnel avec le divan »


Lien drogue et criminalité

Qu’est-ce qui est premier? Criminalité ou toxicomanie?
Criminel-toxicomane : Mode de vie centré sur le crime et la toxicomanie est un plaisir ajouté à ce mode de vie déviant
Toxicomane-contrevenant : Mode de vie centré sur la consommation qui est en perte de contrôle et la criminalité est un moyen de soutenir la consommation

Les deux : trouble de l’adaptation
Origine : émotions et cognitions
ÉMOTIONS COMME DÉCLENCHEURS :
1er type : colère (frustrations) / peines transformées en rage
2ième type : dépression, anxiété / peines transformées en dévaluation de la personne
DISTORSION COGNITIVE:
1er type : attentes positives plutôt que conséquences négatives
2ième type : pas d’analyse – fonce tête baissée
MODE DE VIE: Instabilité, peu ou pas de travail, pas de loisirs, trouble monétaire. Plus de fréquence plus de quantité (alcool et drogue – cocaïne) plus de risque d’infraction


Si problème de : relations interpersonnelles en voie de fait
déclencheur : colère (frustration) consommateur d’alcool (intoxication = violence) non préméditation, impulsivité
vengeance : préméditation
Problème monétaire relié à la toxicomanie, toxicomanie e infraction liée à argent
déclencheur : anxiété, désespoir,dépression
vol qualifié : trouble de l’humeur + grave + de difficulté à s’adapter en société
consommateur : cocaïne préméditation et rationalisation
infractions contre les biens (sans violence): consommateur: héroïnomane
taux de chômage le plus élevé non préméditation, impulsivité crime d’habitude + difficulté à respecter la surveillance


Identité de souffrant

Pour bien des toxicomanes et des délinquants, ils ont structurés leur identité en fonction de leur souffrance accumulée. Ils s’identifient à leur souffrance. Leur souffrance est devenu leur identité propre. Si, leur souffrance leur était ‘enlevée’, ils ne sauraient plus qui ils sont. Apprendre qu’ils pourraient être soulagés et qu’ils auraient pu composer avec la douleur d’une manière différence, ça serait reconnaître et avouer qu’ils se sont trompés…qu’ils ont fait tout cela pour rien… Dur coup à avaler surtout pour celui qui a voulu vivre de la délinquance…parce que lâcher prise sur la douleur, c’est de laisser à l’autre ‘le dessus’… et il n’est pas question et sous aucune espèce de considération que l’autre s’en sauve sans payer…(parents, famille, amis, société, etc.).


Perte

Le toxicomane-contrevenant a plus de difficulté que la moyenne des gens à composer avec les pertes que la vie nous procure . Il a donc énormément de difficulté à faire des deuils. Les passages dans les divers étapes du développement de la personne, de l’enfance à la vieillesse sont également particulièrement douloureux parce qu’ils représentent une perte par rapport à l’état antérieur.

Vivre est rarement vu comme étant la possibilité d’une croissance personnelle et l’acquisition d’une maturité affective qui nous fait davantage apprécier la vie, donc à devenir SAGE…


Dépendance affective (Dysfonction de l'affectivité)

La dépendance affective se caractérise, dans une relation maritale, par une relation problématique inégalitaire entre les deux partenaires. De plus, cette relation est plus destructrice que constructive. Cette dysfonction des relations affectives a été appelé dépendance parce qu’elle ressemble en tout point à la dépendance aux drogues et à l’alcool (Jack E. FARRAR, Ph.D., Interpersonnal and Love Relationships in L’ABATE Luciano, FARRAR Jack E., et SERRITELLA Daniel A., Hanbook of DIRREFENTIAL TREATMENTS for ADDICTIONS, Boston, Allyn and Bacon, 1992, 337 p.).

Les deux partenaires désirent être aimés et désirent partager leur intimité, mais ils sont prisonniers de scénarios de vie qui empêche toute relation affective satisfaisante de telles sortes que les deux partenaires sont perdants. Cette façon de faire est un mécanisme de défense afin de se protéger contre une certaine vulnérabilité dans l’ouverture à l’autre, ouverture demandée par le lien amoureux.

Lorsqu’il y a dépendance affective, généralement, les personnes qui en souffrent ont une pauvre estime de soi et elles n’ont pas confiance dans leurs capacités relationnelles. De plus, elles ont l’impression qu’elles doivent mériter leur amour. En conséquence, on va marier des ‘missions impossibles’. En ayant une relation maritale problématique, les bons moments sont donc très bien mérités et cet aspect méritoire confirme que les personnes ne peuvent être aimées pour elles-mêmes.

Les relations se vivent de façon inégalitaire de type ‘sauveteur-noyé’, où le premier a besoin de prendre soin (donneur) et le second qu’on prenne soin de lui (preneur). Étant donné que les deux partenaires sont ‘insécures’, il y a établissement de stratégies de contrôle où les deux vont se rendre mutuellement impuissants pour garder ce type de relation, malgré qu’ils manifestent clairement leurs instasisfactions dans leur relation. Dans un même couple, il peut y avoir alternance entre la position haute et la position basse où la relation est basée sur une intention mutuelle de ‘sauvetage’.

Il arrive très souvent que les ‘noyés’ ne demandent aucunement d’être sauver. C’est le sauveteur qui cherche une victime à sauver quasiment contre son gré. Le sauveteur se transforme alors en victime parce que son aide est inefficace. Se sentant lésé dans son rôle de sauveteur, il devient alors un persécuteur de sa victime. Plus l’intensité du dysfonctionnement est sévère, plus il y a risque, pour palier au manque de satisfaction, de développer une autre dépendance (toxicomanie, achat compulsif, etc.) et d’user de violence verbale et ou physique pour maintenir ce système ‘dysfonctionnel’.

Lorsqu’il y a rupture de la relation, les deux partenaires recommencent le même type de relation ‘sauveteur-noyé’. Il peut arriver que la personne en position basse veulent changer de position, alors elle va choisir un «plus noyé» qu’elle.

Dans l’établissement d’une relation égalitaire, les deux partenaires perdraient leur rôle et ne sauraient comment composer avec ce type relationnel. Ils se sentiraient alors perdus : le ‘sauveteur’ n’aurait plus de valeur personnelle parce qu’elle était attaché au rôle de sauveteur et non à la personne elle-même et le ‘noyé’ se devrait maintenant de donner et d’utiliser son pouvoir personnel, ce qu’il ne sait pas faire et il n’aurait plus l’excuse de la ‘noyade’ pour s’esquiver de ses responsabilités.

La même dysfonction affective s’opère mutatis mutandis pour toutes les relations affectives. La personne ‘achète’ ainsi à prix très élevé, d’une manière ou d’une autre, des succédanés d’affection.