Programme d'aide en toxicomanie
Centre d’entraide La boussole Inc.
H-112, rue St-Jacques, GRANBY (Québec) J2G 8V9
Téléphone: (450) 378-6116 / Télécopie : 1 (866) 421-2333
Courriel : directeur@centrelaboussole.ca
Description des buts et des orientations de nos services
Notre projet
Présenter une alternative à l'incarcération par la réhabilitation et la réinsertion sociale des personnes contrevenantes adultes souffrant de trouble d’assuétude et plus particulièrement du syndrome d'abus ou de dépendance à l'une ou l'autre des substances psychoactives et d’offrir un programme de prévention de la rechute pour toute personne ayant déjà suivi un traitement en thérapie résidentielle.
Nos services
-
Offrir un service de réhabilitation et de réinsertion sociale aux contrevenants adultes souffrant de trouble(s) d’assuétude et plus particulièrement ceux liés à l’usage des substances psychoactives.
-
Offrir un service d’évaluation (expertise) des troubles liés à l’utilisation de psychotrope(s), plus particulièrement aux justiciables et aux détenus, pour fin de témoignage devant les tribunaux du Québec et les commissions canadienne et québécoise des libérations conditionnelles. Cette évaluation ne constitue pas une évaluation diagnostique de troubles mentaux comme le ferait un psychologue dûment qualifié ou un psychiatre.
-
Offrir un service d’évaluation (contre-expertise) des troubles liés à l’utilisation de psychotrope(s) pour l’obtention d’un permis de conduire après une évaluation défavorable de la Société de l’assurance automobile du Québec (S.A.A.Q.).
-
Présenter la gamme des services en toxicomanie du réseau public, privé et communautaire et des mouvements de sobriété pour fin d'appariement des modèles thérapeutiques et des besoins différents des clients. Et travailler en collaboration avec ceux-ci afin de favoriser la complémentarité des services.
-
Collaborer avec les organismes communautaires ou privés ou les institutions publiques qui offrent des services de santé ou de services sociaux afin que la personne souffrant d’assuétude reçoive tout appui utile à sa réhabilitation et à sa réinsertion sociale et s’assurer qu’elle reçoit l’aide appropriée à son état de santé physique et mentale.
-
Offrir un programme structuré de prévention des chutes et des rechutes à toute personne ayant effectué un programme de thérapie en interne afin de permettre le maintient des acquis et de favoriser la réinsertion sociale.
-
Présenter une dimension spirituelle dans le traitement de l’assuétude selon les croyances et la volonté expresse des clients.
-
Offrir, si la communauté en général le demande, des services pour le traitement de tout trouble d’assuétude.
Critères d'admission
-
Du traitement d’assuétude
-
Être âgé(e) de 18 ans ou plus et souffrir d'un trouble de dépendance ET
-
Avoir commis, au cours des deux dernières années, un ou plusieurs délits criminels relativement à leur comportement d’assuétude OU
-
Le traitement est une condition de remise en liberté ordonnée par un tribunal du Québec ou par une commission des libérations conditionnelles ou par une autorité compétente des services correctionnels OU
-
Le traitement est ordonné en sentence par un tribunal du Québec OU
-
Avoir déjà été un client de l’organisme
Toute autre personne peut, en pratique privée, recevoir des services de l’organisme au coût de 50$ la rencontre.
-
-
Du service d’évaluation (expertise) pour les tribunaux
En faire la demande selon les besoins et des coûts d’expert sont associés à la prestation de ces services.
-
Des services de prévention de la rechute
Les détenus fédéraux en libération conditionnelle.
Le service du traitement des dépendances est gratuit à condition de rencontrer les critères d’admission et avoir un revenu inférieur à 15 000 $ annuellement. Le coût de chaque consultation est établi selon une grille tarifaire présentée en annexe.
Notre compréhension de la toxicomanie
La toxicomanie est un mode inadapté de consommation de substances psychoactives où la personne développe une dépendance psychologique ou physique à de telles substances.
La toxicomanie alcoolique ou autre est une stratégie d’adaptation à une réalité qui est difficile à assumer pour la personne ou un mode d’ajustement à un environnement psychosocial propice au développement de problèmes de comportement, de maladie physique ou mentale, voire même de la déviance.
La toxicomanie est une réponse normale à des situations anormales ou vécues comme telles, mais étant une mauvaise solution, elle engendre toute une gamme de problèmes qui ont pour conséquence, selon la durée et la gravité de la toxicomanie, des pertes plus ou moins nombreuses.
Notre pratique
-
Les orientations de base de l'intervention
Les fondements de l’intervention reposent sur la croyance en la dignité de la personne et sa capacité de croissance.
En contexte coercitif, il est normal de rencontrer des résistances accompagnant l’obligation de traitement et le cheminement dans les systèmes judiciaire et carcéral. L’intervention a pour but de faciliter l’expression de ces résistances afin que les clients se sentent libres et responsables de leur rétablissement dans une approche non-punitive du traitement.
L’intervention repose une conception biospychosociale de l’usage des psychotropes, c’est-à-dire que, selon les habitudes de consommation, toutes les dimensions d’une personne peuvent être atteintes, tant sur le plan physique, psychologique, social, intellectuel que spirituel.
La personne est responsable de l’adoption de ses comportements et des choix opérés, consciemment ou non, tant pour le développement et le maintien de la toxicomanie que pour son rétablissement.
Le maintien d’un comportement relatif à l’usage ou non des substances psychoactives est lié à un style de vie propre à le soutenir de même qu’aux connaissances et aux attentes envers ses substances. La signification donnée par le vécu subjectif aux difficultés rencontrées est plus importante que la réalité objective elle-même.
-
La démarche éducative du traitement de la dépendance
En essayant de trouver le sens qu’un toxicomane a donné à son vécu subjectif, il est possible de travailler sur la motivation au changement en recadrant les événements vécus dans une signification beaucoup plus positive. Le travail sur les déclencheurs de la consommation de psychotropes s’en trouve faciliter. En s’adressant à la liberté de la personne qui est libre de faire ce qu’elle veut de sa vie, le programme est présenté comme étant une occasion, payée par l’État, de réduire les souffrances liées aux pertes accumulées associées à leur mode de vie et ou d’améliorer leur satisfaction de vivre.
En créant une atmosphère de sécurité ou chaque client se sent accepté et en prenant le rôle de facilitateur , le praticien amène le client à être responsable de sa réadaptation; tout en le confrontant sur ses résistances aux changements, il l’aide à la reconstruction de son estime de lui-même. En travaillant sur la perception de la réalité et de son impact sur le comportement, en examinant les attentes rationnelles ou irrationnelles envers soi ou envers les autres, le client apprend à mieux gérer ses émotions.
La personne dépendante a souvent l’impression d’avoir perdu son pouvoir personnel et plusieurs dimensions de sa vie peuvent en être affectées. La démarche thérapeutique a donc pour objectif de redonner du pouvoir au client en améliorant, selon les besoins, les aptitudes sociales, les relations interpersonnelles et les compétences personnelles; ou en augmentant la capacité de faire des choix; ou en raffinant les techniques de résolution de problème, ou en apprenant à relaxer et à gérer le stress.
-
Méthodes d'évaluation
Pour évaluer un problème de consommation de substances psychoactives, nous utilisons les critères diagnostiques de l’Association américaine de psychiatrie tels qu’ils ont été enseignés lors de mes études en toxicomanie par la Dre Louise Nadeau, psychologue, conseillère en toxicomanie auprès du Gouvernement du Québec. Nous utilisons aussi la grille d’évaluation appelée l’« Indice de gravité d’une toxicomanie (I.G.T.) » tel qu’enseigné par Le Centre de réadaptation en dépendance de Montréal – Institut universitaire (CRDM-IU) lors d’une formation pour les organismes communautaires en Montérégie.
L’évaluation est complétée dans le recours au modèle béhavioral, à l’analyse transactionnelle et par l’approche systémique tels qu’ils ont été enseignés par l’École de service social de l’Université de Montréal, approches apprises dans le cadre de ma scolarité de maîtrise en service social. Le recours à ces approches n’a pas pour but d’établir un diagnostic d’un trouble de santé mental ou pour faire de la psychothérapie, mais d’enseigner à la clientèle comment la dépendance aux psychotropes s’est développée et maintenu dans leur contexte psychosocial et de l’accompagner dans une modification de comportement qui procure une meilleure satisfaction de vie.
Le modèle béhavioral nous amène à nous pencher sur les récurrences des situations où il a eu surconsommation de substances psychoactives et sur les cognitions et les attentes qui y sont reliées. Ainsi, nous pouvons percevoir qu’elles étaient les motivations autres que le plaisir pour faire usage de drogue ou d‘alcool. Il est aussi possible de faire ressortir la chronicité entre l’usage des psychotropes et la commission des délits.
L'analyse transactionnelle permet d’identifier les enjeux et les scénarios de vie, c’est-à-dire de reconnaître les patterns répétitifs de comportement inadéquat aux fins de pouvoir les modifier par de meilleures stratégies d’adaptation. À titre d’exemple plusieurs se sabotent eux-mêmes (« ça ce ne peut pas que ça aille bien »), ainsi, il peut reproduire de façon involontaire ou irréfléchie un scénario de maltraitance (j’ai été maltraité dans mon environnement psychosocial et je continue cette maltraitance par la surconsommation de psychotropes qui entraîne un paquet de conséquences négatives plus désastreuses les unes que les autres ou encore en entretenant des relations maritales toxiques qui imprimera davantage une conception négative de soi-même).
Enfin, l'approche systémique montre sous son vrai jour les règles familiales, le type de communication et de relations établies entre les membres de la famille d’origine et le(s) rôle(s) joué(s) par l'usager.
L’évaluation fournit les informations suivantes: quelle est la gravité «objective» de la dépendance, à quoi sert la substance psychoactive et ce qui en renforce l’usage soit:
- les pensées et attentes irréalistes;
- la dynamique familiale dans la famille d'origine;
- d’autres difficultés passées ou présentes qui ont encore un impact sur la qualité de vie.
Ainsi, lorsque les cognitions et les perceptions relativement à la substance psychoactive sont corrigées, il est alors possible de recadrer les événements vécus dans une interprétation plus juste de la réalité, de donner une autre orientation à la vie et de développer de nouvelles stratégies pour face à tous les aléas de l’existence.
************
Copie certifiée conforme de la «Description des buts et des orientations de nos services» adoptés à l'unanimité lors d’une réunion du conseil d’administration régulièrement tenue le 4ème jour de janvier 2005.
Signé à Granby, ce 23ième jour de juin 2003.
Grille tarifaire en fonction du revenu pour le traitement des troubles de dépendance
Nombre d'enfants à la charge | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
Revenu annuel | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 |
15 000$ | 15$ | 10$ | 5$ | 5$ | 5$ | 5$ |
20 000$ | 20$ | 15$ | 15$ | 10$ | 5$ | 5$ |
25 000$ | 25$ | 20$ | 20$ | 15$ | 10$ | 5$ |
30 000$ | 30$ | 25$ | 25$ | 20$ | 15$ | 10$ |
35 000$ | 35$ | 30$ | 30$ | 25$ | 20$ | 15$ |
40 000$ | 40$ | 35$ | 35$ | 30$ | 25$ | 20$ |
45 000$ | 45$ | 40$ | 40$ | 35$ | 30$ | 25$ |
50 000$ | 50$ | 45$ | 45$ | 40$ | 35$ | 30$ |
55 000$ | 55$ | 50$ | 50$ | 45$ | 40$ | 35$ |
60 000$ | 60$ | 55$ | 55$ | 50$ | 45$ | 40$ |
65 000$ | 65$ | 60$ | 60$ | 55$ | 50$ | 45$ |